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* 338. Е. М. Хитрово.

[Между 19-мъ и 24-мъ мая 1830 г. Москва].

D’abord permettez moi, Madame, de vous remercier pour Hernani — C’est un des ouvrages du tems que j’ai lu avec le plus de plaisir. Hugo & Sainte Beuve sont sans contredit les seuls poëtes françois de l’époque, surtout Sainte Beuve — & à ce propos, s’il est possible d’avoir à Petersbourg les Consolations de ce dernier faites une œuvre de charité, au nom du ciel envoyez les moi.

Quand à mon mariage vos reflexions la dessus seroient parfaitement juste si vous m’eussiez jugé moi-même moins poëtiquement. Le fait est que je suis bon homme & que je ne demande pas mieux que d’engraisser & d’être heureux — l’un est plus facile que l’autre. (pardon Madame: je m’aperçois que j’ai commencé ma lettre sur une feuille déchirée — je n’ai pas le courage de la recommencer).

Il est bien aimable à vous, Madame, de vous interesser à ma situation vis à vis le maître. Mais quelle place voulez vous que j’occupe auprès de lui — je n’en vois aucune qui puisse me convenir. J’ai le dégout des affaires & des boumagui comme le dit le Cte Langeron. Etre gentilhomme de la Chambre n’est plus de mon âge et puis que ferai-je à la cour? ni ma fortune ni mes occupations ne me le permettent. Les parents de ma femme se soucient fort peu d’elle et de moi — Je le leur rends de tout mon coeur — Ces relations sont fort agréables & je ne les changerai jamais —

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