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1065. А. X. Бенкендорфу.

Апрель — май 1835 г. Петербург.

(Черновое)

J’ose soumettre à la décision de Votre Excell<ence>

En 1832 S.<a> M.<ajesté> a daigné m’accorder la permission d’être l’éditeur d’un journal politique et littéraire.

Ce métier n’est pas le mien et me répugne sous bien des rapports, mais les circonstances m’obligent d’avoir recours à un moyen dont jusqu’à présent j’ai cru pouvoir me passer. Je demeure à P.<éters> b.<ourg> où grâce à S.<a> M.<ajesté> je puis me livrer à des occupations plus importantes et plus à mon goût, mais la vie que j’y mène entraînant à des dépenses, et les affaires de famille étant très dérangées, je me vois dans la nécessité soit de quitter des travaux historiques qui me sont devenus chèrs, soit d’avoir recours aux bontés de l’E.<mpereur> auquelles je n’ai d’autres droits que les bienfaits dont il m’a déjà accablé. —

Un journal m’offre le moyen de demeurer à P.<étersbourg> et de faire face à des engagements sacrés. Je voudrais donc être l’éditeur d’une gazette en tout pareille à la Сев.<ерная> Пчела, et quant aux articles purement littéraires (comme critiques de longue haleine, contes, nouvelles, poëmes etc.), qui ne peuvent trouver place dans un feuilleton, je voudrais les publier à part (un volume tous les 3 mois dans le genre des Review Anglaises).

Je vous demande pardon, mais je suis obligé de tout vous dire. J’ai eu le malheur de m’attirer l’inimitié de Mr le ministre de 1’Instr.<uction> publ.<ique>, ainsi que celle de Mr le P.<rince> D.<ondoukof>, né Kors.<akof>. Déjà tous les deux me l’ont fait sentir d’une manière assez désagréable. En entrant dans une carrière, où je vais dépendre d’eux, je serai perdu sans votre protection immédiate. J’ose donc vous supplier d’accorder à mon journal un censeur tiré de votre chancellerie; cela m’est d’autant plus indispensable que mon journal devant paraître en même temps que la Се.<верная> Пч.<ела>, je dois avoir le temps de traduire les memes articles sous peine d’etre obligé de réimprimer le lendemain les nouvelles publiées la veille, ce qui suffirait déjà pour ruiner toute l’entreprise. <см. перевод>