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759. А. Х. Бенкендорфу.

27 мая 1832 г. Петербург.

Général

Mademoiselle Kuchelbecker m'a fait demander si je ne prendrais pas sur moi d'être l'éditeur de quelques poèmes manuscrits que son frère lui a laissés. J'ai cru qu'il fallait pour cela l'autorisation de Votre Excellence et que celle de la censure ne suffisait pas. J'ose espérer que cette permission que je sollicite ne pourra me nuire: ayant été camarade de collège de G. Kuchelbecker, il est naturel que sa sœur, en cette occasion, se soit adressée à moi plutôt qu'à tout autre.

Maintenant permettez-moi de vous importuner pour quelque chose qui m'est personnel. Jusqu'à présent j'ai beaucoup négligé mes moyens de fortune. Actuellement que je ne puis être insouciant sans manquer à mes devoirs, il faut que je songe à m'enrichir et j'en demande la

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permission à Sa Majesté. Mon service auquel Elle a daigné m'attacher, mes occupations littéraires m'obligent à demeurer à Pétersbourg, et je n'ai de revenu que ce que me procure mon travail. L'entreprise littéraire dont je sollicite l'autorisation et qui assurerait mon sort, serait d'être à la tête du journal dont Mr Joukovsky m'a dit vous avoir parlé.

Je suis avec respect, Général,
de Votre Excellence 

le très humble et très obéissant

serviteur

Alexandre Pouchkine.

27 mai.

<См. перевод>