27 мая 1832 г. Петербург.
Général
Mademoiselle Kuchelbecker m'a fait demander si je ne prendrais pas sur moi d'être l'éditeur de quelques poèmes manuscrits que son frère lui a laissés. J'ai cru qu'il fallait pour cela l'autorisation de Votre Excellence et que celle de la censure ne suffisait pas. J'ose espérer que cette permission que je sollicite ne pourra me nuire: ayant été camarade de collège de G. Kuchelbecker, il est naturel que sa sœur, en cette occasion, se soit adressée à moi plutôt qu'à tout autre.
Maintenant permettez-moi de vous importuner pour quelque chose qui m'est personnel. Jusqu'à présent j'ai beaucoup négligé mes moyens de fortune. Actuellement que je ne puis être insouciant sans manquer à mes devoirs, il faut que je songe à m'enrichir et j'en demande la
23
permission à Sa Majesté. Mon service auquel Elle a daigné m'attacher, mes occupations littéraires m'obligent à demeurer à Pétersbourg, et je n'ai de revenu que ce que me procure mon travail. L'entreprise littéraire dont je sollicite l'autorisation et qui assurerait mon sort, serait d'être à la tête du journal dont Mr Joukovsky m'a dit vous avoir parlé.
Je suis avec respect, Général, le très humble et très obéissant
serviteur
Alexandre Pouchkine.
27 mai.
de Votre Excellence