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484. Е. М. Хитрово.

19—24 мая 1830 г. Москва.

D'abord permettez-moi, Madame, de vous remercier pour Hernani. C'est un des ouvrages du temps que j'ai lu avec le plus de plaisir. Hugo et Sainte-Beuve sont sans contredit les seuls poètes français de 94 l'époque, surtout Sainte-Beuve — et à ce propos, s'il est possible d'avoir à Pétersbourg les Consolations de ce dernier, faites une œuvre de charité, au nom du ciel envoyez-les moi.

Quant à mon mariage, vos réflexions là-dessus seraient parfaitement justes, si vous m'eussiez jugé moi-même moins poétiquement. Le fait est que je suis bon homme et que je ne demande pas mieux que d'engraisser et d'être heureux — l'un est plus facile que l'autre. (Pardon, Madame: je m'aperçois que j'ai commencé ma lettre sur une feuille déchirée — je n'ai pas le courage de la recommencer).

Il est bien aimable à vous, Madame, de vous intéresser à ma situation vis-à-vis le maître. Mais quelle place voulez-vous que j'occupe auprès de lui — je n'en vois aucune qui puisse me convenir. J'ai le dégoût des affaires et des boumagui, comme le dit le Cte Langeron. Être gentilhomme de la Chambre n'est plus de mon âge, et puis que ferai-je à la cour? ni ma fortune ni mes occupations ne me le permettent. Les parents de ma femme se soucient fort peu d'elle et de moi. Je le leur rends de tout mon cœur. Ces relations sont fort agréables et je ne les changerai jamais. <См. перевод>