81
470. A. X. Бенкендорф — Пушкину.
28 апреля 1830 г. Петербург.
Monsieur.
J'ai le bonheur de soumettre à l'Empereur la lettre que Vous avez bien voulu m'écrire en date du 16 de ce mois. Sa Majesté Impériale, ayant appris avec une bienveillante satisfaction la nouvelle du mariage que Vous allez contracter, a daigné observer à cette occasion, qu'Elle se plaît à croire que Vous Vous êtes certainement bien examiné Vous-même, avant de faire ce pas, et que Vous Vous êtes trouvé les qualités de cœur et de caractère nécessaires pour faire le bonheur d'une femme, et surtout d'une femme aussi aimable et aussi intéressante que l'est mademoiselle Gontscharoff.
Quant à Votre position individuelle vis-à-vis du gouvernement, je ne puis que Vous répéter tout ce que je Vous ai dit tant de fois; je la trouve parfaitement dans Vos intérêts; il ne peut y avoir rien de faux ni de douteux, si toutefois Vous ne voulez pas la rendre telle Vous-même. Sa Majesté l'Empereur, par une sollicitude toute paternelle pour Vous, Monsieur, a daigné charger moi, le général Benkendorff, non le chef de la gendarmerie, mais l'homme dans lequel il se plaît à mettre sa confiance, de Vous observer et de Vous guider par ses conseils; jamais aucune police n'a eu ordre de Vous surveiller. Les avis que je Vous ai donné de temps, en temps, comme ami, n'ont pu que Vous être utiles, et j'espère que Vous Vous en convaincrez toujours davantage. Quel est donc l'ombrage qu'on peut trouver dans votre position 82 sous ce rapport? Je Vous autorise, Monsieur, de faire voir cette lettre à tous ceux à qui Vous croirez devoir la montrer.
Pour ce qui regarde Votre tragédie de Godounoff, S.<a> M.<ajesté> l'Empereur Vous permet de la faire imprimer sous Votre propre responsabilité.
Recevez, finalement, mes vœux les plus sincères pour Votre bonheur futur, et croyez-moi toujours avec des sentiments distingués
Votre très devoué
A. Benkendorff.
№ 1642
le 28 d'Avril 1830.
à Mr Alex.<andre>
Pouchkine. <См. перевод>