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144. А. П. КЕРН.

25 июля 1825 г. Михайловское.

J’ai eu la faiblesse de vous demander la permission de vous écrire et vous l’étourderie ou la coquetterie de me le permettre. Une correspondance ne mène à rien, ]e le sais; mais je n’ai pas la force de résister au désir d’avoir un mot de votre jolie main.

Votre visite à Trigorsky m’a laissé une impression plus forte et plus pénible, que celle qu’avait produite jadis notre rencontre chez Оленин. Ce que j’ai de mieux à faire au fond de mon triste village, est de tâcher de ne plus penser à vous. Vous devriez me le souhaiter aussi, pour peu que vous ayez de la pitié dans l’âme — mais la frivolité est toujours cruelle et vous autres, tout en tournant des têtes à tort et à travers, vous êtes enchantées de savoir une âme souffrante en votre honneur et gloire.

Adieu, divine. J’enrage et je suis à vos pieds. Mille tendresses à Ермолай Федорович et mes compliments à M-r Voulf.

25 jllt.      

Je reprends la plume, car je meurs d’ennui et ne puis m’occuper que de vous. J’espère que vous lirez cette lettre en cachette — la cacherez vous encore dans votre sein? me répondrez vous bien longuement? écrivez moi tout ce qui vous passera par la tête, je vous

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en conjure. Si vous craignez ma fatuité, si vous ne voulez pas vous compromettre, contrefaites votre écriture, signez un nom de fantaisie — mon coeur saura vous reconnaître. Si vos expressions seront aussi douces que vos regards, hélas! je tâcherais d’y croire ou de me tromper, c’est égal. — Savez vous bien qu’en relisant ces lignes, je suis honteux de leur ton sentimental — que dira Анна Николаевна? Ax вы чудотворка или чудотворица!

Savez-vous quoi? écrivez-moi comme cela et comme cela; c’est si joli.

<См. перевод>