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Письмо Н. И. Гончаровой къ дочери — баронессѣ Е. Н. Геккеренъ.

Le 15 Mai 1837.

Chère Catherine,

J’ai un peu tardé à répondre à votre dernière lettre, par laquelle vous m’adressez vos félicitations à l’occasion du mariage de Jean1); ce même motif m’a empêché de le faire plus tôt. La noce a eu lieu le 27 du mois passé; je ne doute pas de la sincérité de vos voeux pour le bonheur de Jean, — il y a tout à espérer qu’il sera heureux: sa femme est une charmante personne, douce, spirituelle, aimant vivement Jean, qui de même lui est tendrement attaché..............................

Vos soeurs ainsi que vos frères sont tous venus pour le temps de la noce... Si votre présence nous manquait, nous avions la ferme conviction que vous participiez à notre satisfaction de savoir le sort de Jean aussi avantageusement assuré. Vos soeurs sont encore pour quelque temps chez moi. Nina avec deux des enfants de Nathalie2) est auprès de moi, je lui ai proposé de vous écrire, mais elle fait la paresseuse... Il est vrai que sa santé n’est pas tout à fait bonne. Vous m’annoncez par votre dernière lettre votre voyage à Paris; pendant le temps de votre absence à qui confiez-vous votre petite? reste-elle dans des mains sûres? Votre séparation avec elle doit vous être pénible. Je suis toute sensible à la joie que vous me témoignez de l’espoir que je vous ai donné de venir vous voir; je ne vous donnerai point la peine de venir si loin audevant de moi, mais je vous ménagerai la surprise en venant au moment, où vous ne vous y attendrez point. J’en ai toute la bonne volonté d’exécuter mon projet, pourvu que mes moyens me permettent de le faire.............

Je suis charmée, chère Catherine, que vous continuez à être toujours aussi heureuse; c’est une consolation bien grande pour moi d’en avoir la conviction. Puisse le Ciel vous protéger toujours et ne vous accorder que des jours de paix et de bonheur. J’espère, chère Catherine, que votre séjour à Paris ne vous empêchera point de vous rappeler de moi et que vous m’écrirez aussi souvent. J’ai reçu votre dernière lettre le jour même de votre naissance; vous ne doutez point que je me suis bien rappelée de ce jour. J’ai adressé ma prière à Dieu, afin qu’il daigne vous protéger toujours. Bien des choses à votre mari, je vous embrasse et vous désire à tous les deux tout le bien possible.

Nathalie Gontcharoff.

Сноски

Сноски к стр. 272

1) И. Н. Гончаровъ, женившійся на княжнѣ М. И. Мещерской.

2) А. Н. Гончарова и Н. Н. Пушкина.