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Le 10 d’octobre [1836]. Petersbourg.

Je vs felicite, cher Ange, avec votre jour de naissance, que ne puis je le faire de vive voix; j’en avois eu l’esperance, mais elle s’est evanouie comme tant d’autres. A present definitivement ma tante ne vat pas à la Campagne et je ne sais plus que faire; si j’en avois la possibilité, j’aurois pris des cheveaux de poste et je serai venue toute seule. Il me semble qu’il y a un siecle que je ne vs ai vu en verité. Voila deux semaines que ns sommes demenagés en ville ou plutôt dans ses limites, car notre maison est tout pres de la застава. Les Begitch[effs] ne sont pas encore revenus, de sorte que je ne suis encore sortie nul part. Vraiment je ne sais plus quand ns ns reverrons a present — et vs, chere Euphrosine, qui ne m’ecrivez pas du tout. Je felicite aussi de tout mon coeur

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le cher Boris avec votre jour de naissance. Si lui au moins voulait m’écrire quelques mots, car je concois que les enfants et le menage vs donnent peu de moments libres. Est ce que Maman ne renverra ps la gouvernante ici par le premier traînage? Imaginez encore que ma pelisse et tous mes effets d’hiver sont renvoyés à Trigorsk. Пушк. ne viendrat il cet automne aussi à Михайл., à present qu’il est évancé essayer encore de reveiller sa muse? Я здесь меньше объ немъ слышу, чемъ въ Тригорскомъ даже; объ женѣ его гораздо больше говорятъ еще, чемъ объ немъ: de tems en tems j’entends toujours quelqu’un se recrier sur sa beauté. Coment trouvez vs le Современникъ? Maman en a été très contente, mais il y a li[re?] si peu de Pouchk[ine], que c’est une honte. Adieu, chere amie, Dieu veuille, que vs vs portiez bien avec votre petite famille et puisse le Ciel repandre toutes ses benedictions sur vous. Je vs embrasse avec toute la tendresse de mon coeur.