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Mercredi. [Первая половина августа 1835 г. Остроленка].

Je n’ai pu Vous écrire de Poultousk, mon bon ami: j’y suis arrivée tard et l’ai quitté à trois heures du matin. Maintenant je suis à dix verstes d’Ostrolenka. En y arrivant, j’enverrai à la poste; Dieu sait, si cette lettre Vous parviendra jamais.

Grâce à Dieu le petit2) est plus tranquille: il a assez bien passé la nuit, par terre entre moi et Natalia3), — et ce matin il a dormi trois bonnes heures en voiture; mais il est si pâle et si maigre même depuis hier que cela ne me console presque pas et pour mon malheur dans la kartchma où je me suis arrêtée il s’est trouvé une charitable femme qui prétend que Lolo a le marasme. Je n’osais jusqu’à présent m’arrêter à cette idée qui me venait parfois; à présent j’ai peine à retenir mes larmes, quand je le regarde, — surtout quand il dort: il est effrayant de pâleur; il mange très peu, la voiture lui donne toujours des inquiétudes; au reste l’ennui y est pour beaucoup, je crois, — car dès qu’il en sort, il s’occupe de tout comme par le passé.

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Вообрази, меня увѣрили, что почты нѣтъ письменной до Ковны, и я сію минуту только узнала, что это вздоръ. Лошадей запрягаютъ, пора убираться. Я очень довольна ямщикомъ и даже Петрушкой покамѣсть. Сегодня думаю ночевать въ Ломжѣ, если не далѣе. —

Si nous allons de ce train, j’espère que dans 10 jours je serai à Riga, pourvu que le petit aille bien; je m’embarrasse peu du reste, je vous l’avoue. — Je ne puis m’occuper de rien: toute la nuit et jusqu’à présent j’ai eu les yeux ouverts, comme un lièvre, et n’ ai pas du tout sommeil. Adieu, mon Ange, portez Vous bien Je Vous écrirai toutes les fois que cela me sera possible. Mes amitiés à nos bonnes connaissances. — Je remercie M-r Sophiano1) pour les plumes qu’il m’a taillées: elles sont bonnes et je m’en suis moi-même, apperçue à mon écriture, si je ne me dépechai point, comme Vous pouvez le voir. — Bonjour, quand m’écrirez Vous? — Pourquoi ne Vous ai-je pas prié de m’adresser une lettre — Riga, à la poste restante? Faites cela, — peut être en aurez vous encore le temps. Je suis devenue très active depuis que je suis seule; jusqu’à présent le ménage va assez bien. Je Vous enverrai le compte de mes dépenses journalières durant la route — теперь время нѣтъ. Прощай еще разъ. — Madame Bartousevitch est-elle venue me voir Mardi? Moi, ne Vous y trompez pas. Je suppose qu’elle ne me croyait pas partie.

На оборотѣ: Милостивому Государю Николаю Ивановичу Павлищеву. Въ Варшавѣ. A Monsieur Pavlisczev à Varsovie. Помѣта карандашомъ Н. И. Павлищева: «16/28 Août 1835»; на адресѣ штемпель: Ostrolęka.

Сноски

Сноски к стр. 156

2) Левъ Николаевичъ Павлищевъ, родившійся 8-го октября 1834 года. Ольга Сергѣевна повезла его въ августѣ 1835 года изъ Варшавы въ Петербургъ по настоятельному требованію опасно больной Надежды Осиповны Пушкиной, желавшей увидѣть и благословить внука. Л. П.

3) Нянька его. Л. П.

Сноски к стр. 157

1) Петръ Христофоровичъ Софіано служилъ тогда чиновникомъ особыхъ порученій въ дипломатической Канцеляріи Намѣстника — Генералъ-Фельдмаршала Паскевича. Онъ получилъ тамъ въ 1837 году депешу о дуэли и кончинѣ Пушкина и первый извѣстилъ о томъ мужа Ольги Сергѣевны, явившись къ нему ночью. Онъ былъ также членомъ Совѣта Народнаго Просвѣщенія въ Царствѣ Польскомъ и членомъ Экзаменаціоннаго Комитета. Л. П.