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27 Juin [1832 г. Петербургъ].

Mon bon ami, Mr Dourassoff m’a communiqué la lettre que Vous lui avez écrite. Je suis charmée que Vous ne soyez pas parti. Jusqu’à présent ma voiture n’est pas prête: le carossier se trouve être un ivrogne de la première espèce, et je doute fort que même dans trois semaines je puisse me mettre en route, quoique Mr Dourassoff l’espère. Il a eu l’imprudence de donner presque tout l’argent d’avance, autrement j’aurais pris une voiture toute faite. Je Vous avoue, que si mon Père ne me donnera rien, je serai dans de grands embarras, car je serai obligée de dépenser l’argent du voyage. Imaginez que mon Père, en partant, ne m’a pas donné le sou! Il est vrai qu’il m’a promis cinq cents pour le 1-r, mais Dieu sait s’il recevra quelque chose de son archivoleur d’intendant, qui seul rengorge d’or et prospère pour notre malheur. Savez-Vous, mon cher, que nous sommes extrêmement, — Vous et moi, — paresseux pour correspondre, c’est honteux, il n’y a rien à dire, — au moins nous n’avons pas de reproches à nous faire, à moins qu’ils ne soient mutuels.

J’attends impatiemment de Vos nouvelles, mais, — je Vous en prie, — écrivez moi au moins une fois un peu plus au long; je ne sais rien de ce que Vous faites, quelle est la société que Vous fréquentez, quelles sont les personnes qui viennent habituellement chez Vous? Je voudrais d’avance faire un tant soit peu connaissance, car il est bon que Vous sachiez que je n’ai nulle intention de vivre en loupgarou. Ma santé est bonne, Dieu merci, et j’ai repris mon goût pour la société et même pour les nouvelles connaissances.

À propos: voyez Vous Alexis Voulf1)? que fait-il et restera-

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t-il longtemps encore à Varsovie? S’amuse-t-il un peu plus que Léon1), qui dans chaque lettre peste contre la ville et les habitans? Au moins j’espère que son ami Anitchkoff2) la lui rendra plus agréable.

Savez-Vous que je mène une vie très dissipée depuis ce printemps grâce à ma nouvelle amie? Elle aime les plaisirs et veut toujours m’avoir avec elle; aussi nous avons et des piques-niques et des promenades par eau et par terre.

Adieu, mon cher, je Vous embrasse. J’écris peu, car je me dépêche.

Помѣта Н. И. Павлищева: Reçu 5/17 Juillet.

Сноски

Сноски к стр. 131

1) Алексѣй Николаевичъ Вульфъ, пріятель Александра и Льва Сергѣевичей Пушкиныхъ. Его Варшавскій дневникъ см. въ книгѣ Л. Н. Майкова „Пушкинъ“, С.-Пб. 1899.

Сноски к стр. 132

1) Левъ Сергѣвичъ Пушкинъ.

2) Владиміръ Ивановичъ Аничковъ, товарищъ Льва Сергѣевича Пушкина и сослуживецъ Н. И. Павлищева; былъ тогда адъютантомъ Паскевича, а впослѣдствіи — въ 1861 и 1862 годахъ — Варшавскимъ оберъ-полиціймейстеромъ; скончался, въ чинѣ генералъ-лейтенанта, въ 1863 году. Л. П.