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8-го іюня [1832 г. Петербургъ].
Я только что сегодня получила письмо твое отъ 31-го Мая, и потому оно было 9, а не 4 дня въ дорогѣ, какъ ты полагалъ. Не знаю, застанетъ ли тебя мое въ Варшавѣ; не очень надѣюсь, хотя и пишу по экстра-почтѣ. Надо тебѣ сказать, что каретникъ насъ съ Дурасовомъ обманываетъ: карета врядъ ли поспѣетъ къ 15-му. Выѣхать мнѣ нельзя прежде конца мѣсяца, — неужели ты будешь
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меня дожидаться въ Кіевѣ? Ради Бога пиши мнѣ положительнѣе, что ты намеренъ въ такомъ случаѣ творить, долго ли будешь у Матушкѣ, когда намеренъ возвратится въ Варшаву? Если бы ты могъ еще повремянить, — прежде 20-го, по крайней мѣрѣ, не выѣзжать, лутче бы для меня это было. — Наши ѣдутъ скоро въ деревню, я почти ѣду мимо — въ 30-ти верстахъ буду отъ нихъ (отъ Ашевы). Какъ же къ нимъ мнѣ не заѣхать на два или на три дня — невозможно. Je suis extrêmement contrariée d’attendre la voiture; l’argent que j’avais réservé pour le voyage est déjà entamé, je le dépense pour rien, je dois payer au maître de la maison pour plus de deux mois et je ne compte pas sur mon père1): il a eu tant de dépenses à faire que je ne crois pas qu’il puisse me donner quelque chose; j’ai payé Dourassoff, comme je Vous l’ai écrit, et pour rien au monde je ne ferai d’emprunt: je déteste les dettes et surtout les obligations. Mon père est très mal dans ces affaires: les paysant se sont révoltés et ont déclaré qu’ils ne payeraient rien cette année; ils ont incendié 14 maisons et le blé dans l’espoir d’avoir plus de droit de la .....2) et — tout plein de choses dans ce genre qui mettent papa à la torture avec son caractère malheureux. Il compte se rendre lui-même à Нижній au mois d’Août, но дѣло это постороннее. Le fait est qu’il faut que je parte au plus tôt et que le maudit carossier me retient. Quant aux mouchoirs, c’est une histoire qui commence très fort à m’ennuyer; je Vous prie de ne m’en plus parler ni par écrit, ni de vive voix, car tout de bon, si Vous recommencez, cela sera par trop bête, c’est si vieux!
À propos, mon cher: si Léon3) est content d’être oncle,
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je suis charmée aussi que je me borne à être tante1): j’ai trop souffert pour être tentée de souffrir encore et le tout pour réaliser Vos espérances, dont Vous pouvez très fort Vous en passer; au reste je Vous dirai que si j’avais un enfant de trois ans, — comme j’aurais pu en avoir, — cela m’eut été d’une grande consolation et surtout à l’heure qu’il est, quand je me trouverai si loin de tant de personnes que j’aime. Je Vous avoue même que j’ai formé le projet d’en adopter un, — on me propose une petite orpheline de 3 ans, enfant bien née. Je n’ai donné encore aucune réponse ni négative, ni affirmative. Si le sort de cet enfant est d’être chez moi, — il le sera; c’est une idée qui m’occupe beaucoup. Sûrement Vous ne sauriez la désapprouver, une fois que Vous voudriez bien entrer dans ma position. L’éducation de cette enfant — cela me donnerait encore des jouissances et je saurais m’en faire aimer, je n’en doute point. Quant à Vous, mon bon ami, faites, comme il Vous plaira, je ne veux pas Vous tromper. Je crains trop d’être malade encore et comme de raison je prendrai toutes les raisons possibles pour ne point l’être. Sur ce je Vous souhaite bien la bonne nuit, car il vient de sonner minuit. Le 8 Juin.
Галафѣевы въ Кіевѣ; живутъ на Подолѣ, въ домѣ Потапова; ждутъ меня нетерпѣливо; пожалуйста, явись къ нимъ хоть и безъ меня. — Ma fille de chambre est grosse, — la belle Natalie, je ne sais que faire. Je crains que la fantaisie ne lui prenne d’accoucher en route; elle veut absolument m’accompagner.
Помѣта Н. И. Павлищева: 17/29 Juin 1832.
Сноски к стр. 129
1) Сергѣй Львовичъ Пушкинъ.
2) Не разборчивое слово.
3) Левъ Сергѣевичъ Пушкинъ.
Сноски к стр. 130
1) 19-го мая 1832 года у А. С. Пушкина родилась старшая дочь — Марья Александровна; 6-го декабря 1852 года она была пожалована фрейлиной, а въ апрѣлѣ 1860 г. вышла замужъ за Леонида Николаевича Гартунга.