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10 Septembre [1831 г. Петербургъ].

La guerre est finie, et je n’ai pas eu encore de Vos nouvelles depuis la lettre datée du 20 d’Août! Je n’ai pas non plus un sou de l’argent que Vous dites m’avoir envoyé. Lermantoff a été au Commissariat 3 fois, on a fait une recherche exacte du papier en question, il n’y en a pas un

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soupçon, seulement, s’il a été envoyé, on l’aurait déjà reçu, et même s’il se peut avant la lettre ci-dessus nommée. Demain je prierai Dourassoff de venir chez moi, — je lui en parlerai, ainsi qu’au sujet des 600. Alexandre1), qui a été chez moi de Царское, a voulu parler lui-même à Boulgakoff2) là-dessus. Si cet argent se trouve égaré à la poste, — la couronne me le payera. C’est de Poultusk que Vous me l’avez envoyé le 19 de Juin. J’ai eu recours à toutes Vos lettres pour m’en rappeler, — on s’en informera selon la coutume. De Votre côté Vous devez présenter une supplique à ce qu’on dit. Ce n’est pas peu de chose, mon bon ami, pour moi: en tout je n’ai plus que 80 roubles, et je dois au maître de la maison, — je serai obligée d’engager l’argenterie; c’est assez pénible et toujours faire des dettes! Envoyez moi, au nom du Ciel, de l’argent. Mon père3) n’a pas le sou. Je n’ai pas conscience de Vous le demander: Vous recevez plus qu’il ne Vous en faut pour Vous seul, et je suis dans le besoin. Comptant sur Votre promesse, je n’ai pris aucune mesure là-dessus. Quand à l’argent de Licardoff, — ayant pris les intérêts d’avance, — je dois attendre jusqu’à Décembre, et puis je ne me soucie pas de dépenser ma modique propriété; je ne compte pas sur Vous pour le remboursement, surtout étant séparés comme nous le sommes. Quand reviendrez-Vous? Vous pouvez le faire, quand cela Vous plaira: Enguel Vous le permettra, — je n’en ai aucun doute, il est trop bon mari pour cela, et puis tout le monde a le droit de demander son sémestre pour quelque temps, on ne le refuse jamais, à Vous surtout, qui fûtes en fonction durant la guerre. Si Vous ne venez pas, — c’est que Vous ne le voudrez pas; venez, ne serait-ce que par curiosité, pour voir à quel point ma santé et ma gaieté me

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sont revenues, en dépit de mes embarras pécuniaires et de mes idées quelquefois sombres à Votre égard. Adieu. J’attends avec impatience de Vos nouvelles. J’espère que Vous n’avez pas fait le Don Quichotte, que Vous ne Vous êtes pas présenté, comme volontaire, à l’assaut, que Vous m’aimez encore assez pour cela.

Olga P.