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Баронъ Б. А. Вревскій — С. Л. Пушкину.

Ce 21 mars 1837. [Голубово].

Votre juste et profonde douleur, cher et respectable Сергѣй Львовичь, nous déchire le cœur. Que nous aurions été heureux de pouvoir Vous offrir quelques consolations! Mais en est-il pour un malheur comme le Vôtre? La seule qui peut Vous la faire supporter encore avec résignation, — s’est la certitude des régrets sincères de toutes les personnes, qui ont eu le bonheur de counaître Надежда Осиповна

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et de voir toute la Russie pleurer avec Vous la perte irréparable, qu’elle a fait dans Votre fils!

La dernière poste nous a apporté enfin des nouvelles de mon frère Paul 1). Il y avait aussi environs deux mois que nous n’en avions reçus aucune. Le 5 de ce mois il était a Orel, chez ma sœur 2), et mon frère Michel 3) ajoute, qu’on l’attendait d’un jour à l’autre à P—bourg. Quand il y sera, il nous écrira sans doute, et ce que j’apprendrai de Votre fils Léon qu’il a vu au Caucase, je ne manquerai pas de Vous le communiquer aussitôt. Mon beau frère Aléxis, arrivé de Pétersbourg avec ma belle sœur 4) et qui a passé chez nous une dizaine de jours, est reparti il y a une semaine pour sa campagne de Twer 5), où il s’est fait la réputation d’agronome. Son absence nous a laissé un grand vide, surtout à Trigorsky, où depuis la perte d’Александръ Сергѣевичь, regardé entièrement comme un membre de la famille, tout est plus morne et silencieux que jamais. Qui le dirait, que les gens mêmes de la maison, si indifferens pour les autres, l’ont pleurés! A Михайловское M-r Tourgénieff à été temoin de la même douleur... Le 13 de ce mois, ma femme étant à Trig[orsky] à été avec mes belles-sœurs au Couvent, où elle a fait servir une messe pour le repos de l’âme d’Алекс. Сергѣевичь. L’avant-veille avait été pour la même intention, on lui a dit, un certain M-r Korff 6). Elle a commandée à l’abbé, qui a servi lui-même la messe,

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une autre pour le 29 1), comme Vous l’avez désiré. — Ma belle-Mère 2) et deux de mes belles-sœurs, Marie et Catherine 3), sont dans ce moment alitées. Les deux dernières ont la rougeole, et comme c’est une maladie qui se gagne, voilà deux semaines que nous ne sommes vus. Ma petite famille, Dieu merci, ce porte bien. Adieu, cher et respectable Сергѣй Львовичь. Que le Ciel vous soit en aide et vous accorde des jours plus heureux, c’est le voeu le plus ardent de Votre tout devoué

B. Wrewsky.

Сноски

Сноски к стр. 63

1) Баронъ Павелъ Александровичъ Вревскій.

2) Вѣроятно, — Марія Николаевна Шенигъ, рожденная баронесса Сердобина, жена отст. гв. полковника Николая Игнатьевича Шенига (род. 1795, ум. 1860 г.); о немъ см. въ статьѣ Б. Л. Модзалевскаго: „Поѣздка въ Тригорское“ — „Пушк. и его совр.“, вып. I, стр. 17, 61.

3) Баронъ Михаилъ Николаевичъ Сердобинъ.

4) Алексѣй Николаевичъ и Анна Николаевна Вульфы.

5) Вульфу принадлежало с-цо Малинники, въ Старицкомъ уѣздѣ Тверской губерніи, гдѣ, какъ извѣстно, бывалъ Пушкинъ.

6) Баронъ Модестъ Андреевичъ, впослѣдствіи графъ, лицейскій товарищъ Пушкина?

Сноски к стр. 64

1) День 1-й годовщины смерти Н. О. Пушкиной.

2) П. А. Осипова.

3) Марья Ивановна и Екатерина Ивановна Осиповы.