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Л. С. Пушкинъ 3) — С. Л. Пушкину.

27-го октября [1836 г.]. Тифлисъ.

Je viens de recevoir les 500 r. que vous m’avez envoyés; si je ne vous ai pas écrit si longtemps, mon bien cher Papa, c’est qu’il y avait plus d’une raison qui m’en empéchait; la première (ce n’est pas pour vous faire de la peine) était à la lettre mon dénuement complet, ensuite en quittant Pétersbourg vous avez oublié de m’envoyer votre adresse, mais

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ce qu’il y avait de plus fort et de plus désagréable ce que j’ai été obligé de me trouver pendant très longtems au fin fond du pays à cause d’une terrible enquête. Mon garçon s’est trouvé complice d’un effroyable assasinat, dont un de mes amis 1) a été la victime et dont j’ai manqué être la seconde. Je ne vous dirai pas les détails de cette affaire, ils sont trop longs et seront peut-être publiés, je vous dirai seulement que la duplicité et l’atroce infamie de Ефимъ sont au dessus de toute croyance. Le jugement n’est pas encore prononcé, mais en tout cas il doit aller au travaux forcés; me voilà donc sans domestique, et Dieu merci, car cela vaut mieux que d’avoir un meurtrier à son service. Dans le courrant de la semaine je dois partir pour la Ligne au détachement qui combattera les montagnards, car vous savez probablement que je suis militaire depuis plusieurs mois. Adressez-moi donc vos lettres à Ставрополь, Его Высокобл. Дмитрію Алексѣевичу Всеволожскому, Г-ну Дежурному Штабъ Офицеру 2), для доставленія Л. С. Пушкину; il me les fera parvenir partout où je me trouverai; j’espère qu’à l’heure qu’il est vous êtes à Moscou; présentez, je vous prie, mes respects à ma tante et à mon oncle et embrassez pour moi bien tendrement mes cousines 3). Je voudrais bien leur écrire, mais après un impardonnable silence de 10 ans je ne saurai m’y prendre. Adieu, mon cher Papa, je vous baise mille fois les mains et

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demande votre bénédiction pour la nouvelle petite guerre où je me rends.

Pouchkine.

Tiflis
27 octobre*).

*NB. Nous étouffons de chaleur.

Сноски

Сноски к стр. 44

3) Левъ Сергѣевичъ Пушкинъ, 13-го іюля 1836 г. снова вступившій въ военную службу съ чиномъ штабсъ-капитана по кавалеріи, былъ назначенъ состоять при Отдѣльномъ Кавказскомъ Корпусѣ.

Сноски к стр. 45

1) Какъ видно изъ слѣдующаго письма Льва Сергѣевича, это былъ нѣкто Макаровъ.

2) Впослѣдствіи генералъ-маіоръ (1847 г.).

3) Имѣется въ виду семья д. ст. сов., камергера Матвѣя Михайловича Сонцова (род. 11-го іюня 1779, ум. 10-го ноября 1847 г.), женатаго на Елизаветѣ Львовнѣ Пушкиной (род. 13-го августа 1776, ум. 27-го сентября 1848 г., черезъ два мѣсяца послѣ смерти брата) и имѣвшаго дочерей — дѣвицъ Екатерину (ум. 4-го января 1864 г.) и Ольгу (ум. 21-го января 1880 г.). О нихъ см. „Остафьевскій Архивъ“, т. III, стр. 472—473, и „Московскій Некрополь“, т. III, стр. 144.