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Выборки изъ писемъ Екатерины Евгеньевны Кашкиной къ П. А. Осиповой.
Въ письмѣ отъ 25-го апрѣля 1831 г., изъ Москвы, Екатерина Евгеньевна пишетъ Прасковьѣ Александровнѣ Осиповой:
„....Moscou est dépourvue de jeunes gens; les militaires sont tous à l’armée, il ne reste que les civiles: Pouchkine les nomme „архивные юноши“1). A propos de cet auteur: depuis qu’il s’est marié, c’est un tout autre homme — posé, raisonnable, adorant sa femme. Elle est digne de cette métamorphose, car on prétend qu’elle est aussi spirituelle que belle, un port de déesse, avec un visage charmant; et lorsque je le rencontre, auprès de sa belle épouse, il me rappelle involontairement le portrait de ce petit animal très spirituel et intelligent, que vous devinerez sans que je le nomme...“
Когда, въ апрѣлѣ 1833 г., родная племянница и воспитанница Е. Е. Кашкиной, Варвара Николаевна Кашкина, вышла за-мужъ за адъютанта великаго князя Михаила Павловича — Александра Александровича Грессера и начала
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показываться въ высшемъ Петербургскомъ свѣтѣ, П. А. Осипова совѣтовала Е. Е. Кашкиной познакомить ея племянницу съ Н. Н. Пушкиной. „J’ai écrit à Varinka“, писала Осиповой Екатерина Евгеньевна въ письмѣ отъ 12-го іюня 1833 г.: „votre désir qu’elle se rapproche de M-me Pouchkine, si elle se rencontre avec elle dans le monde. Je vous réponds qu’elle le fera, puisqu’elle a beaucoup de déférence et d’estime pour vos avis, mais il reste à savoir si M-me Pouchkine voudra faire sa connaissance; Varinka à peine mariée ne peut pas avoir acquis la bonne réputation de la belle M-me Pouchkine, qui réunit à cela les qualités du coeur et de l’esprit, comme vous le dites......“
Въ началѣ мая 1835 г. Пушкинъ неожиданно посѣтилъ Тригорское, гдѣ пробылъ четыре дня. Прасковья Александровна, подъ свѣжимъ впечатлѣніемъ столь радостнаго для нея событія, какъ нежданный пріѣздъ ея любимца, не замедлила подѣлиться этою новостью со своею пріятельницею, которая 18-го іюня писала ей въ отвѣтъ: „Béni soit le moment de l’arrivée de Pouchkine, dont le plaisir de revoir a fait tant de bien à votre santé“.
Когда вѣсть о предсмертной дуэли Пушкина разнеслась мало-по-малу и достигла глухихъ деревенскихъ уголковъ, Кашкина, бывшая въ то время въ своей деревнѣ въ Коломенскомъ уѣздѣ, писала Осиповой (18-го февраля 1837 г.), еще не увѣренная въ справедливости печальныхъ слуховъ: „La chère Annette1) est encore à Pétersbourg; je suis fâchée de ne l’avoir pas appris plutôt: je lui aurais écrit absolument. Vous devez être informée, chère amie, si le malheureux évènement arrivé a l’auteur Pouchkine est vrai; on prétend que par jalousie pour sa femme ou par jalousie d’un autre pour la sienne, il a été tué en duel par un étranger. Je voudrais bien que cela fût un cancan de notre bonne
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ville et non une verité, car la mort de Pouchkine est une grande perte: comme poète distingué, doué de beaucoup d’esprit, on pouvait espérer qu’en avançant en âge et que la fougue des passions éteinte, il serait devenu un membre utile à sa patrie. Que de raisons pour le regretter et que doit éprouver sa pauvre femme si elle est cause de sa fin tragique, même innocemment. — Plus de doute“, продолжаетъ она: „dans l’instant je viens de lire dans la „Gazette de Moscou“ les tristes détails de l’enterrement du poète. J’ai payé un tribut à sa mémoire en versant des larmes. Je trouve même, que la plume du rédacteur Prince Chalikoff n’est pas assez éloquente pour dépeindre les regrets de ses compatriotes. — Ma soeur m’écrit encore une anecdote assez singulière et bien pitoyable, arrivée dans l’étranger avec deux dames russes, se distinguant par la dépravation de leur conduite: la comtesse Samoïloff1) et la comtesse Zouboff, née Scherbatoff; jalouse l’une de l’autre, elles se prennent de querelle pour un de leur sigisbée; au pistolet s’appelle en duel, la première experte dans l’art de manier cette arme meurtrière, étend sur place sa compatriote2). Que de tristes réflexions cela vous donne sur l’égarement de la pauvre humanité, si elle n’est pas guidée par les lumières de la divine religion!...“
Выражая, въ письмѣ отъ 20-го мая 1837 г., сожалѣніе о болѣзни дочерей Прасковьи Александровны, Кашкина замѣчаетъ, что „бѣда одна не приходитъ“ и говоритъ: „Le corps du poète, qu’on amène pour enterrer dans votre voisinage, c’était déjà un coup bien sensible pour votre coeur“...
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Въ нѣсколькихъ письмахъ Е. Е. Кашкина разсказываетъ П. А. Осиповой о своемъ братѣ — Дмитріи Евгеніевичѣ Кашкинѣ. Бывшій Семеновецъ и шефъ Олонецкаго мушкатерскаго полка, принимавшій дѣятельное участіе въ Итальянскомъ и Швейцарскомъ походахъ Суворова и цѣлымъ рядомъ подвиговъ отличившійся въ нѣсколькихъ сраженіяхъ, вмѣстѣ съ 13-мъ егерьскимъ своего имени полкомъ, онъ вышелъ въ отставку съ чиномъ генералъ-маіора и поселился у себя въ деревнѣ — въ с. Бурмасовѣ, гдѣ съ рвеніемъ, достойнымъ лучшей участи, занимался музыкой и литературой. Такъ, онъ издалъ: „Душеспасительныя и назидательныя христіанскія поученія въ пользу юношества, готовящагося проходить многотрудное поприще жизни, соч. г-жи де-ла Моттъ-Гіонъ“ (2 ч., М. 1821); „Хвалу достославнымъ Россійскимъ Героямъ, пѣснь лирическую“ (М. 1822) и „Благочестивыя размышленія уединеннаго христіанина“ (М. 1822), три оды и др. (см. Геннади, Словарь, т. II, стр. 125 и 399). Приводимъ нѣсколько выдержекъ изъ писемъ Е. Е. Кашкиной, касающихся ея брата.
Въ письмѣ отъ 28-го мая (1834 или 1835 г.) она пишетъ: „Je devais à mon retour avoir une compagne dans ma solitude — Alexandrine Kaschkine, que vous devez connaître, — la fille du brouder Dmitri, poète et musicien tout-à-la fois, mais sans talent et sans génie. Je me rappelle, combien de fois mes pauvres oreilles ont soufferts en l’entendant jouer „La danse des ours“ sur une guitare à 36 cordes de son invention; et puis vint la poésie, qui rivalisait avec le génie musical de sorte que l’économie allait tout de travers et il vient de vendre sa campagne, la pauvre fille s’est trouvée sur le pavé“.
„La fille du frère Dmitri“, сообщаетъ она въ письмѣ отъ 8-го января 1837 г.: „demeurait avec lui, tant qu’il n’avait pas vendu sa campagne de Ярославъ, depuis il s’est
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acheté une maison à Ouglitch et il a mis sa fille à la porte comme meuble inutile, indigne d’inspirer sa muse poétique. Cet été à Moscou il s’est chamaillé avec la censure pour faire imprimer ses traductions et compositions; à la fin il est parvenu à le faire à ses frais1) et l’une d’elle il l’a presentée à l’Héritier du Trône, qui l’a fait remercier — par politesse; son cerveau fêlé ne voit pas la chose ainsi: il s’imagine avoir le génie de Racine, de Voltaire, — tous les auteurs anciens et modernes sont au-dessous de lui; il s’attend à un débit conséquent de ses rapsodies poétiques, qu’un libraire de la ville s’est chargé de vendre et, pour s’en assurer, il dépense son dernier argent pour faire la navette d’Ouglitsch à Moscou“.
Въ письмѣ отъ 24-го сентября 1843 г. Кашкина сообщаетъ о смерти своего брата: „Hier en recevant ma poste, j’ai appris que le frère Dmitri avait quitté ce bas monde. Pauvre homme! personnellement pour lui, je ne le regrette pas: souffrant depuis des mois, malheureux par la femme de rien qu’il avait épousé pour la fortune, son existence n’était pas un paradis sur cette terre; la sienne ne l’était pas non plus, je le suppose: bien plus jeune que lui, elle s’est mariée pour être m-me la générale“.....
Въ иныхъ письмахъ содержатся любопытныя черточки, отмѣченныя умною, наблюдательною и нѣсколько насмѣшливою особою, какою была Кашкина. Приводимъ здѣсь нѣсколько выдержекъ. Въ письмѣ отъ 24-го августа (1829 г.?) она говоритъ: „Ces jours-ci j’ai fait une course de quarante verstes pour aller voir m-me et m-r Kaverinne2),
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l’ex-senateur. Pour arranger sa fortune il a quitté le service depuis un an; habitant la campagne par nécessité et non par goût, cette vie uniforme et paisible ne peut pas convenir à un homme habitué au grand monde; il ne manquerait rien pour satisfaire celui qui aimerait la vie champêtre: une charmante situation, un joli jardin, quantité de fleurs et de belles orangeries, — mais toutes ces jouissances pour m-me Kaverinne ne valent pas celle d’avoir du monde chez elle..... Le jour de Transfiguration“, прододжаетъ она далѣе: „qui est la fête de notre église, le 6-me de ce mois, nous avons eu pour toute la journée, comme cela se fait à la campagne, tout ce qu’il y a dans nos environs en fait de voisins et voisines; la société n’était pas des plus aimables, mais il fallait bien s’en occuper et les entretenir. L’un d’eux s’est distingué d’une manière particulière: le mari et la femme, deux grosses masses de chairs bizarrement taillées, qui nous sont tombées sur les bras, suivis d’un aumônier et d’un petit naïn; le premier ne les quitte jamais depuis qu’ils l’ont marié à une de leurs pupilles. Et c’est vraiment une scène comique que de voir arriver ce couple de graisses, accompagné d’une pareille cour: ne serait-il pas mieux de les laisser à la maison? Mais il faut avouer qu’en province les progrès de civilisation sont bien arriérés, puisqu’on rencontre de tels originaux. Ces deux êtres sans éducation sont tellement rouillés, qu’ils ne vous parlent plus de rien que des brillantes qualités de leur prêtre; le pauvre fils en souffre, un jeune homme de 17 ans qu’ils viennent d’envoyer à une de leurs terres plus éloignée de nous, avec cette septième merveille du monde pour prendre des leçons de théologie, lorsqu’il serait temps de songer que ce pauvre garçon est déjà d’âge d’embrasser la carrière militaire ou civile; mais ils ne comprennent pas même que l’instruction soit nécessaire pour développer le mérite de la jeunesse“.... Совѣтуя Прасковьѣ Александровнѣ полѣчиться отъ ея недуговъ,
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Кашкина указываетъ (въ письмѣ отъ 21-го марта 1838 г.) на Московскихъ врачей: „Pour des bons médecins Moscou n’en manque pas: celui de l’établissement m-r Jenikhen1) — on lui accorde du talent, Visotsky2) et beaucoup d’autres; Иноземцовъ3), Detkovsky4) le fameux, célèbre par des cures de malades désespérés..... Il est malade, il ne quitte pas la chambre, mais on va chez lui pour la consultation, que collègues évitent de l’avoir avec lui: lorsqu’il est appellé, il ne se gêne pas de leur dire qu’ils ont traités leur patient à l’aventure, sans approfondir sa maladie. Cette grossière franchise lui a fait beaucoup d’ennemis, au point qu’on vient de lui ôter les leçons de médecine qu’il donnait à l’Université et à l’Académie — deux places honorables qu’on avait donné pour son talent distingué. Toutes ces contrariétés ont dérangé sa santé; pour la rétablir, deux étés de suite il est allé aux eaux minérales“.....
Въ 1844 г. Тригорское посѣтилъ князь П. А. Вяземскій, — и П. А. Осипова не замедлила разсказать объ этомъ своей пріятельницѣ. „De quel Prince Viasemsky me parlez-vous, chère amie?“ спрашиваетъ Кашкина: „Ne serait-ce pas l’auteur, le Prince Pierre, que je connais beaucoup, de même que sa femme, née Princesse Gagarine? Il était grand ami de feu poète Pouchkine; cela ne m’étonnerait pas, s’il était venu dans votre contrée pour voir son épouse. Que fait cette belle affligée dont la beauté a été cause de tant
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de malheurs? Vient-elle vous voir, la voyez-vous souvent? L’anecdote du Prince est véridique: c’est une plainte générale des paysans de la couronne, que l’administration actuelle de leurs campagnes est ruineuse pour eux; leur dépense est doublée, rien que pour voiturer les employés qui leur arrivent très souvent, sans parler des autres accessoires“....
Остальныя письма Кашкиной наполнены сообщеніями о многочисленной роднѣ корреспондентки, о ея переѣздахъ съ мѣста на мѣсто, о ея горестяхъ и радостяхъ, о ея денежныхъ и хозяйственныхъ дѣлахъ и т. под. Это — живая хроника 1830 — 1840-хъ годовъ, любопытная многими частными подробностями. Остается лишь пожалѣть, что не сохранилось или, по крайней мѣрѣ, еще не обнаружилось мѣстонахожденіе отвѣтныхъ писемъ къ Кашкиной Прасковьи Александровны Осиповой, такъ какъ въ нихъ, безъ сомнѣнія, удалось-бы выискать гораздо болѣе для насъ интереснаго и цѣннаго. Впрочемъ, можно надѣяться, что письма эти находятся въ богатѣйшемъ семейномъ архивѣ Кашкиныхъ, въ селѣ Прыскахъ, Козельскаго уѣзда Калужской губерніи; въ такомъ случаѣ они рано или поздно будутъ разысканы нынѣшнимъ владѣльцемъ архива — Ник. Ник. Кашкинымъ, извѣстнымъ своею горячею любовью къ родной старинѣ и ея памятникамъ1).
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Сноски к стр. 65
1) Ср. въ „Евгеніи Онѣгинѣ“ стихи (гл. 7-я стр. XLIX):
Архивны юноши толпою
На Таню чопорно глядятъ...
Пушкинъ говорилъ, что выраженіе это принадлежитъ Соболевскому (Соч., т. V, стр. 129, примѣч.).
Сноски к стр. 66
1) Анна Николаевна Вульфъ.
Сноски к стр. 67
1) Вѣроятно, жена графа Николая Александровича Самойлова — графиня Юлія Павловна, рожд. графиня фонъ-деръ Паленъ, во 2-мъ бракѣ — Перри, въ 3-мъ — графиня де-Морнэ.
2) Слухъ этотъ былъ невѣренъ: графиня Наталья Павловна Зубова, супруга графа Александра Николаевича Зубова († 1875), умерла лишь 15-го октября 1868 года (Русская Старина 1885 г., т. 47, стр. 173).
Сноски к стр. 69
1) Въ 1836 г. Кашкинъ издалъ въ Москвѣ: поэму „Александріада“ и 3 тома сочиненій и переводовъ.
2) Павелъ Никитичъ, бывшій Московскій оберъ-полиціймейстеръ, Калужскій и Смоленскій губернаторъ и, наконецъ (съ 1818 г.), — сенаторъ; онъ былъ отцомъ одного изъ пріятелей Пушкина — Петра Павловича Каверина (род. въ 1794 г.), о коемъ см. Академическое изданіе сочиненій Пушкина, т. I, изд. 2-е, стр. 374 — 377.
Сноски к стр. 71
1) Ѳедоръ Ивановичъ Янихенъ, директоръ и врачъ Московскаго заведенія искусственныхъ минеральныхъ водъ; въ 1820 — 1840 годахъ онъ пользовался широкою извѣстностью въ Москвѣ.
2) Вѣроятно, Григорій Яковлевичь Высотскій (род. въ 1781, ум. въ 1849 г.), профессоръ хирургіи въ Московской Медико-Хирургической Академіи.
3) Извѣстный докторъ, профессоръ Московскаго Университета Ѳедоръ Ивановичъ Иноземцевъ (род. въ 1802; ум. въ 1869 г.).
4) Іустинъ Евдокимовичъ Дядьковскій, профессоръ Московской Медико-Хирургической Акадаміи, а съ 1831 года — Московскаго Университета по каѳедрѣ терапіи (род. въ 1784, ум. въ 1841 г.).
Сноски к стр. 72
1) См. „Извѣстія Русскаго Генеалогическаго Общества“, вып. I, С.-Пб. 1900 г., стр. 31 — 48: „Архивъ Кашкиныхъ и прежнихъ владѣльцевъ села Нижнихъ Прысковъ“, статья Н. Н. Кашкина.